Maintenir le cap apres un Bootcamp

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Fin 2015, j’intègre Le Wagon avec l’objectif de faire une reconversion. C’est une formation intensive pour apprendre à coder en trois mois. Il s’est ensuite passé une année entière pour atteindre cet objectif.

Pour devenir développeuse, j’ai dû trouver des opportunités de projets, postuler à des offres et essayer de maintenir un rythme régulier d’apprentissage. Il a donc fallu maintenir le cap pendant de longs mois après la fin de cette formation.

A la sortie d’un Bootcamp ou d’une formation accélérée, plusieurs options sont possibles :

  • Intégrer directement le marché du travail. Cela reste assez difficile à la sortie d’un bootcamp, car on manque d’expérience et de projets à montrer. Il y a une pénurie de développeurs, mais pas de développeurs juniors.
  • Devenir freelance. C’est selon moi encore plus complexe que trouver un poste en salarié. En plus de l’expérience technique, il faut savoir se vendre et gérer une entreprise.
  • S’accorder du temps pour continuer de se former avant de postuler.

Personnellement c’est la dernière option que j’ai choisie. Aujourd’hui avec quelques années de recul, voici ce que je peux te recommander si tu viens de sortir d’une formation accélérée. Je parlerais ensuite de ma propre expérience.

Les bon conseils 🤓


  • Déterminer son niveau technique

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Il est possible de se lancer tout de suite pour intégrer une entreprise, tout dépend de sa situation. On peut ne pas se sentir légitime, ou pas du tout à la hauteur. Dans ce cas, passer des entretiens d’embauches peut te permettre de connaitre la réalité du marché, de t’entrainer et d’être plus à l’aise.

Cela amène à passer des tests techniques, c’est inévitable. En passant ces tests techniques on prend conscience de son niveau. Si l’entretien technique est réussi, alors tant mieux, sinon c’est une bonne nouvelle : il te manque des compétences et tu sais lesquelles. Prendre connaissance de ses lacunes, c’est savoir ce qu’il faut faire pour avancer et ainsi les combler. Tu deviens donc plus confiant(e), et plus crédible auprès des entreprises.

  • Se former

“Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien” Socrate

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Un bootcamp de trois mois ne nous apprend que le strict minimum, car trois mois c’est court. Pour comprendre la programmation, il faut aller plus loin. D’ailleurs, plus on en sait, plus on s’aperçoit qu’il y a encore plein de choses qu’on ne sait pas.

Il y a des choses impossibles à savoir si on a jamais mis les pieds dans une équipe technique au sein d’une entreprise. En effet, les sujets ne sont pas tous abordés. Par exemple, la qualité du code, les tests et leur automatisation, ou encore les outils de monitoring n’ont pas été évoqués lors du bootcamp car trop peu de temps.

Un bootcamp de trois mois est intensif, puis tout s’arrête et on est tout seul. Une fois sortie, il ne s’agit pas de bosser au même rythme que lors du bootcamp, mais d’entretenir son cerveau face à l’apprentissage du code et de bien s’entourer.

Pour approfondir ses connaissances acquises durant un bootcamp et aller plus loin, voici quelques conseils :

  • Se former sur des plateformes de cours en ligne (WesBos, Pragmaticstudio, avdi.codes).
  • Lire des livres techniques, en commençant par des livres pour débutants pour combler certaines lacunes, puis aller vers des concepts plus avancés. Tout dépend de ton aisance avec la théorie. Si tu sors tout juste d’une formation accélérée, il te manque des connaissances pour comprendre certains aspects. Je te conseille par exemple un des meilleurs livres tutoriel ou encore Agile Web Development with Rails 6 si tu fais du Ruby.
  • Lire des articles et s’abonner à des Newsletters (Arkency, Ruby Weekly)
  • S’éxercer à l’algorithmie (Exercism) pour développer son langage.
  • Trouver des mentors qui possèdent les connaissances dont tu as besoin pour progresser et qui peuvent te guider. Sur ton lieu de travail si tu es employé, sur le Slack dédié à la communauté de ton langage ou dans des groupes comme Women on Rails.

  • Pratiquer et être visible

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Faire de la veille et suivre des tutoriels aident à acquérir des compétences, mais c’est dans la pratique que l’on gagne le plus rapidement des connaissances utiles et concrètes.

Tu peux donc trouver un projet à réaliser. Par exemple, pour une personne de ton entourage proche, ou en fonction de tes besoins. Mettre en pratique ses connaissances, permet aussi d’être visible, d’avoir des projets à montrer pendant les entretiens et de remplir un portfolio.

Être visible peut aussi passer par de la rédaction d’articles sur ton blog ou sur des plateformes comme Medium. Des articles techniques, mais aussi plus généralistes pourquoi pas. Tu n’as pas besoin d’être expert, il suffit de s’adresser aux personnes plus débutantes, à ton toi d’il y a quelques mois.

  • Entretenir son réseau

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Aller aux conférences, peut amener à rencontrer de potentiels employeurs ou collaborateurs. En allant aux conférences et en s’y intéressant sincèrement tu montres ta motivation et ta curiosité. Par exemple, Paris.rb, ParisJS, DotJS, et bien d’autres.

Ce qui est bien, c’est de faire des ‘talks’ dans ces conférences. Etre “speaker” à ces conférences te permettra d’être reconnu et d’élargir ton réseau.

Mon expérience


Pour être franche mon projet après la formation était de me consacrer à des projets personnels pour me former tout en voyageant. Ma situation me le permettait et j’en avais grandement besoin.

D’un point de vue professionnel je ne sais pas si cela était la meilleure solution donc je vais aborder les points qui ont pu me ralentir ou me faire avancer.

🔴 Ce qui m’a ralenti

  • La peur : je n’ai pas passé d’entretiens à la sortie du Wagon. J’avais la peur du rejet et l’ éternel syndrome de l’imposteur.
  • L’inquiétude de ne rien comprendre. Par exemple pour ce qui est des livres techniques j’en ai lu très peu. Mais un livre sur le langage pure sans aller trop loin dans la complexité, aurait pu être accessible pour moi et m’aider (Eloquent-Ruby par exemple, que j’ai lu quelques années après).
  • La procrastination : j’ai mis quelques mois avant de me lancer sur des projets personnels, et une tendance à les remplacer par des tutoriels en ligne. Je n’ai rien contre, c’est parfait pour commencer, mais pas assez si on ne met pas en application derrière.
  • J’ai finalement décroché un job une année après le Wagon, ce qui était super génial ! En revanche, le manque de veille technique durant les premiers mois, ne m’a pas aidé je le reconnais. Avec le manque de connaissances, le syndrome de l’imposteur, et une base de code inconnue, c’est important de travailler aussi en dehors de ses heures de boulot si on se sent un peu à la ramasse.
  • Le manque de confiance, ne pas oser poser suffisamment de questions, ce qui est pourtant légitime lorsqu’on débarque sur un projet pour la première fois. Cela semble évident, mais pas pour tout le monde. Si tu arrives pour la première fois sur un projet, il ne faut donc pas hésiter, car c’est la meilleure façon d’avancer.

🟢 Ce qui a marché

  • J’ai travaillé sur un projet pour les besoins de mon entourage : un site vitrine de A à Z pour un atelier de peinture. Un vrai projet utile et bénéfique à cette association d’art, qui m’a également permis d’augmenter mes compétences.
  • Des exercices d’algorithmes réguliers m’ont fait pratiquer le langage et me sentir plus confiante.
  • Rédiger des articles (même si c’est pour débutants 😬). J’ai reçu le remerciement d’un lecteur une année après avoir rédigé un article, ce qui est gratifiant et surtout encourageant.
  • Après quelques mois de procrastination, dues à la peur de l’échec, j’ai finalement commencé à travailler sur des projets personnels. Par exemple, en me basant sur mes propres besoins, j’ai créé une application pour planifier ses voyages. Cela m’a permis d’apprendre, tout en pratiquant et de compléter mon portfolio de projets.
  • Je suis allée régulièrement à des conférences, dont Euruko (une conférence internationale en Ruby), et de là, j’y ai également croisé mon futur employeur.
  • Vers la fin de mon année de voyages, j’ai fini par postuler à des entreprises. J’ai donc pris connaissance des processus de recrutement qui peuvent demander du temps et de la préparation. Notamment les tests techniques. Pour te donner un exemple typique, lors d’une candidature chez Algolia, j’ai dû passer par quatre étapes dont un test technique final. Même si je n’ai pas été sélectionnée, ce test m’avait apporté que du bonus : des connaissances supplémentaires et m’a plutôt encouragé à continuer. Les refus font parti du processus et ne doivent pas te décourager.

Conclusion

Donc tout est possible ! Être embauché n’est pas une chose facile, mais la formation n’est que la première marche avant un long chemin à parcourir. Dans tous cas, il faut continuer régulièrement son apprentissage pour combler son manque de compétences et maintenir le cap.